Au coeur du Comminges, dans la plaine de la Garonne, Martres-Tolosane s'enroule autour de murs de traditions et cultive un secret prèservé depuis le XVIIIème siècle, un savoir-faire qui a su traverser les âges, issu de l'eau, du feu et de la terre : la faïence. | |
UNE HISTOIRE DE FAÏENCE | |
L'histoire de la faïence commence en Perse au VI eme
siècle. Elle pénètre au Moyen Age en Espagne avec l'invasion arabe, et
après l'Italie apparaît en France dès le XVIéme siècle. Mais ce
n'est qu'au XVIIIème qu'elle prend toute son importance avec le
développement de la faïence d'art. | |
C'est de cette époque que nous parviennent les premières
traces de la faïence à Martres-Tolosane. On a longtemps dit qu'un
faïencier de Luneville, nommé Leclerc, avait décidé d'arrêter son voyage "
d'apprentissage " à Martres-Tolosane, qu'il eut l'idée de fabriquer avec
l'argile du pays des faïences de grand feu décorées à la main, que
d'autres ensuite s'inspirèrent de son art et que bientôt, on compta plus
de dix faïenciers à Martres-Tolosane. | |
En fait, l'histoire serait un peu différente et c'est un
plat à barbe réalisé par Joseph DELONDRE en 1739 qui signe le point de
départ de l'activité faïencière à Martres. | |
Quelques années plus tard, vers 1748, un marchand
faïencier originaire de Nevers, Claude Lecomte achète une maison à Martres
et bénéficie du privilège de construire une manufacture de faïence.
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C'est seulement entre 1755 et 1759 que l'histoire
rencontre la légende qu'un compagnon Martrais, Joseph Icart, part réaliser
son tour de France, ramène avec lui au pays, Leclerc. Ce dernier achète la
manufacture de Lecomte. C'est en fait à partir de ce moment là que se
développe réellement l'activité que nous connaissons aujourd'hui. C'est
certainement pourquoi Leclerc est devenu pour les habitants de Martres le
véritable fondateur de la faïencerie martraise. | |
Le XVIIIème siècle reste la grande période de la faïence
martraise. Le~ marchands de la région venaient nombreux, la faïence était
des plus réputée. Mais la révolution et la concurrence, en particulier
anglaise, sont venues mettre un frein à cette prospérité, sans jamais
l'arrêter. En 1790, il ne reste que deux manufactures à Martres. C'est là
une des principales particularités de l'histoire de la faïence martraise.
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